Maud Perault : « La joie des résidents suffit à mon bonheur »
Le 14 mai, vous étiez sur la ligne de départ du semi-marathon de la Loire, en mémoire d’un résident de votre Ehpad. Vous teniez à cet hommage ?
Monsieur Dolbeau, ancien militaire passionné de course à pied, gardait dans sa chambre, à l’Ehpad, une dizaine de médailles et une coupe qu’il se plaisait toujours à montrer aux autres résidents. À 92 ans, il ne rêvait d’ailleurs que d’une chose : participer à nouveau à une grande course. Mais sa santé déclinant, je lui ai proposé de le pousser en fauteuil roulant au semi-marathon de la Loire. Seule c’était impossible ! Deux collègues de l’Ehpad et six gendarmes du Peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie (Psig) de Saumur ont accepté de me suivre dans cette aventure. Malheureusement, Monsieur Dolbeau est décédé le 25 mars… Il n’a donc pas vécu cette course. Mais j’ai tenu malgré tout à la faire, en hommage à sa ténacité. Sa fille Annie, âgée de 62 ans, a donc pris sa place dans le fauteuil.
Vous vous êtes promis de réaliser un voeu pour chacun des 31 résidents dont vous avez la charge. Comment est né ce projet ?
En décembre dernier, lors d’une réunion organisée par la direction des Jardins d’Iroise à l’occasion des fêtes de fin d’année, nous avons été invités, comme les 25 autres Ehpad du groupe en France, à recueillir les souhaits les plus chers de nos résidents et, dans la mesure du possible, à en réaliser un pour chacun. Ce projet original baptisé "Les petits bonheurs" m’a tout de suite séduite. Pour moi, le travail d’infirmière ne s’arrête pas à la devise "guérir parfois, soulager souvent, écouter toujours". Il va bien au-delà . Le jour même, j’ai commencé à interroger chacun de mes patients, ce qui n’a pas été chose facile, croyez-moi ! Isolés, dépendants, beaucoup n’ont plus l’habitude qu’on leur demande leur avis. Pour ceux atteints de troubles cognitifs, j’ai carrément dà » solliciter l’aide des familles.